Lundi 17 Mai : Passage des 2 frontières --> NOUAKCHOTT

 

Levé difficilement à 7h30, Serge ayant oublié de mettre le réveil. Toujours autant de vent et impossible de rouler en vélo ! Inch Allah ! La voiture et mon vélo sont toujours là et je dois payer le gardien 10 dh. Nous nous empressons de rejoindre la frontière marocaine à vive allure alors que d’autres maliens, sénégalais et nigériens se préparent. Tout comme la veille, peu de véhicules vu le temps perdu à se faire contrôler, donc à part des troupeaux de chameaux sauvages, aucun pb.

 Voici la frontière tant redoutée et ses fonctionnaires corrompus :

Photos prises à la volée et en cachette car ce pourrait être mal interprété mais c’est à voir ! La frontière marocaine n’est pas ouverte avant 9h ce qui nous laisse le temps de prendre un petit dèj : pain chaud et vache qui rit, thé à la menthe et café au lait. Cette fois, c’est Serge qui paie. Le 1^er contrôle est un bureau dehors pour remplir la fiche de passeport : 10 dh. Puis la douane et les palabres pour ne pas payer de cadeaux, ni de taxes alors Serge utilise tout son talent de roublard pour se dépatouiller. Il y réussira presque et ça vaut son pesant d’or ! Quand il n’y arrive pas il me demande quelques dirhams mais je lui dis que je n’ai plus grand-chose. Pas d’euros non plus !

 
Les autres contrôles de police et de gendarmerie n’auront plus rien car là, Serge il en peut plus. Au total, 5 contrôles marocains pour passer en zone non sécurisée : Noman’s land de 5 km sans route, ni piste et plein de pièges. Un vrai labyrinthe où les 1^er mauritaniens surgissent de nulle part pour te changer l’argent, te guider à travers les rochers abrasifs, voire coupants et le sable mouvant, en sachant que la zone est minée depuis la dernière confrontation entre les 2 pays. La tension monte dans la voiture car aucun véhicule devant nous pour nous guider et le camion tant attendu, derrière lequel Serge se cale, vient d’exploser son pneu sur un rocher (nuage de fumée dans le rétro). Nous sommes livrés en pâture au plus offrant mais mon chauffeur sénégalais résiste à la pression des maures, véritables arnaqueurs prêt à te perdre dans le désert (testé en live avec un pajero qui s'enfonce dans le désert pour qu'on le suive et se plante, on le reverra qques secondes plus tard dans l'autre sens), rien que pour t'extorquer 20 euros pour retrouver la piste. Les nombreuses carcasses de voitures donnent encore plus de véracité à ce lieu maudit et redouté des transporteurs en transit.

Une fois le jeu de piste terminée, la barrière mauritanienne se lève et nous voici chez les Maures, roi des commerçants. Alors je vais voir Serge à l’œuvre !

mais il paiera 15 euros d'assurance obligatoire mais inutile...

Il est trés énervé lorsque l'on repartira pour 470 Km jusqu’à la Capitale et aucune ville, ni village, quelques Keïma (tentes sahariennes de taille familiale extra large), des troupeaux de chameaux et beaucoup de vent de sable qui te fouette le visage, qui remplit la fourgonnette à l’arrière, qui s’engouffre dans tous les orifices ! Nous nous arrêtons pour manger du poulet frites à un resto routier sympa pour !

Un peu plus loin, un 1er contrôle de gendarmerie mais à la vue de mon chèche sahraoui et de mon passeport, pas de bakchich ! Et ainsi pour la dizaine de contrôles alors là, je deviens un passe-droit et ami pour mon pote sénégalais.

La maison des gendarmes semble disparaitre sous le sable tellement le vent est fort alors tout le monde s’y met !

Les véhicules qui restent dans le désert, sont quasi entièrement désossés et il ne reste que leur squelette.

 

Ce sera ainsi jusqu'au centre-ville où l'on se quittera affectueusement après presque 24h ensemble sans aucune galère !
Je repars en vélo à la recherche de l'Auberge Ménata à Nouakchot.

Mais les rues sont toutes ensablées et je dois prendre la place d’une voiture, tout en découvrant leur façon de conduire. Heureusement, après quelques explications controversées, je finis par tomber dans un petit paradis et je suis accueilli en simple touriste, dans l’anonymat mais je peux m’installer sous une Keïma, me doucher, me changer et sortir trouver de l’argent.

Il n’y a que 2 banques européennes et les récents distributeurs ne prennent que la carte visa, donc je ne peux rien retirer et je dois pomper sur ma réserve d’euros. Si je ne trouve pas d’autres solutions, je quitterai la Mauritanie pour le Mali en bus. Tant pis ! C’est le 1^er pays où je vois cela !

P.S.:

Je n'ai pas oublié de fêter l'anniversaire de ma chérie : Frédérique !!!!!