Bilan humain de 2 mois de rencontres nombreuses et fortes en Afrique du Nord et de l'Ouest :
1 journée de soins apportées à la population locale : j'ai pu soigner pas mal de petits bobos qui auraient dégénérés en septicémie et en rubriques nécrologiques locales : décès suite à une courte maladie (relevé dans un journal local). Je rappelle que l'âge moyen de durée de vie est de 48 ans ! J'en ai 45 et la notre est de 80 en France. Je suis donc assez fier d'avoir nettoyé les plaies et fait le suivi de la majorité de mes jeunes patients, y compris celui que j'ai envoyé à l'hôpital à 30 km de chez lui (coût : 10 000 F CFA qu'il n'avait pas bien sûr !).
Bilan matériel excellent sur 2 500 km dont 350 Km de pistes parcourus en Afrique en 2 mois :
Merci à mon préparateur de Cycles Bentoline à Crolles ==> Gaby
Dévoilage des 2 roues par un artisan sourd-muet (mais pas aveugle), 0 crevaison, 1 dégonflage et les seules réparations : l'axe horizontal du guidon cassé au Maroc à cause d'un surpoids de bagages et d'une marche à pied forcée dûe à une montée raide, mais aussi le choc avec un plot qui a arraché les 2 bagages VAUDE !
Jack se lance dans l'Import/Export Afrique ==> France ?
Rencontre avec un jeune français, Mathieu et son compère Philippe, tous 2 mariés à une Burkinabè et travaillant dans le maraîchage et l'évolution des variétés de semences !
Mais aussi les baobabs bonzaî, des huiles locales à produire et des légumes très prisés par les populations africaines de Paris. Tout ceci dans le respect des peuples et de l'environnement : l'arrachage de ces baobabs nains débarrassent le fermier qui est payé si l'arbre se trouve sur ses terres, taxes payées à l'état et reboisement avec des limiers ou autres feuillus locaux. Seul inconvénient est de le défeuiller avant de l'envoyer en Europe et d'attendre en France qu'il se rhabille pour être proposé au client. Mes amis français se chargeant de le préparer et de l'envoyer.
02 juillet 2010
28 juin 2010
Kongoussi : Association ADFA et le parrainage
Dimanche : Journée exceptionnelle de la part des membres de l'association et des amis de Dieudonné !!!
Voici qques photos qui témoigne de l'ambiance à l'association et des enfants qui sont parrainés...
La journée fut très ensoleillée et l'attente assez longue depuis 9h pour certains, qui ont été convoqués par Dieudonné car ils viennent des villages alentours, en vélo avec 20 km dans les jambes. Mon vélo couché les intrigue vraiment car je l'ai équipé en rando avec tous ses bagages et en prime, démonstration à l'appui de l'utilisation du Camelbag, du siège trépied et du panneau solaire souple. Ils arrivent enfin tous suite à la messe catholique du Dimanche matin de 7h à 9h. Mais il est déjà 11h30 quand l'assemblée commence par le programme de la journée. Le Président de l'association enchaîne en présentant le bilan de l'avancement des projets avec résultats : 25 jeunes parrainés sur 40, certains avec leur CEP (Certificat d'Etudes Primaires) en poche comme Justin.Pour l'occasion, des habits d'écoliers ont été confectionnés la veille pour les élèves parrainés : Chemise à carreaux rouge et blanc. Les élèves chanteront en moré, la langue des mossis qui composent la majorité de la population du Burkina. De son côté, Rachel, la femme de Dieudonné, a du préparer avec l'aide de ses voisines, le riz aux poissons et de la Dolo, bière locale fabriquée à la maison avec le mil, farine de céréale africaine, mais très forte en alcool. Les femmes de l'association qui sont les mamans des enfants parrainés vont pratiquer une danse assez soft. Puis le discours du Président sur l'hôte le plus attendu : Jack et son vélo fantasque. Je suis donc sollicité de toutes parts après chaque traduction de mes explications techniques. Des questions sur la mort de mon fils et ce que l'Afrique m'a apporté pour accepter sa mort, m'ont été posées avec insistance car ici, ils ne comprennent pas l'importance que j'attache à ne pas l'oublier. En Afrique, la mort fait partie courante de la vie et ils acceptent rapidement qu'un enfan disparaisse pour maladie ou accident.
A la fin, ils me demanderont de monter sur le vélo et de parcourir devant eux, ce que je ferais sans pb. Car certains viennent de très loin, les musiciens arrivent de Ouagadougou où ils rentraient de spectacle. Puis, on installe le groupe électrogène pour diffuser un diaporama sur la TV de mon aventure depuis le Maroc jusqu'à Kongoussi, mais en sélectionnant au préalable les photos. EH bien, ils seront tous attentifs à mes explications traduites toujours en direct en moré.
La bouffe arrive en organisant par groupes dispersés aux 4 coins du quartier : les vieux, les femmes, les enfants et les hommes.
Mais la société T-SYSTEMS a été cité pour avoir aidé aussi l'association avec l'achat de cette motopompe, en très bon état et prête à servir pour cet hivernage.
Après avoir dévoré le riz et bu un peu de bière, plus grand monde n'est présent mais la musique aidant, je danse avec les enfants et enregistre 2 vidéos que je ne peux diffuser ici par impossiblité technique.
24 juin 2010
Enfin arrivé à Kongoussi pour l'association pour le développement Franck et amitiés
Je repars de Ouigaga sur la piste en terre rouge, poussiéreuse et piégeuse mais j'ai pas le choix ! Il me reste plus de 100 km à faire en 2 jours pour arriver en forme à Kongoussi.Mais le temps va changer et en plus, je dois changer la chambre à air du pneu avant qui se dégonfle. Moi, qui me vantait de n'avoir eu aucune crevaison sur 2500 km parcourus en vélo. En fait, c'est pas une crevaison mais la valve qui s'est décollé et laisse échapper l'air. J'ai heureusement le temps de réparer et de me mettre à l'abri à l'intèrieur d'un baobab, alors que le vent forcit de plus en plus. Le ciel est sombre et la pluie fait son entrée mais j'ai mis à l'abri les sacs et je me prépare la popote dans ce baobab salvateur : salade de concombre et tomates, oignons + pain.
Je reprends la route sous un peu de pluie et c'est vraiment rafraîchissant. La piste est plus dure et donc plus rapide. Je slalome entre les flaques et c'est bien agréable. Me voici arrivé à 11h30 à Séguénégua, à mi-chemin de Kongoussi, après 60 km. C'est suffisant pour aujourd'hui ! Un motard va m'emmener à une ferme qui accueille les voyageurs pour 1euros50 la nuit. Un nettoyage de la chambre et de l'extérieur s'impose avec toutes ces crottes de biques.
Pour me laver, un seau d'eau et hop à l'abri des regards, je me change et fais ma lessive en même temps !
Ce soir, je prépare des pâtes italiennes pour la salade de concombre et tomates de demain. Ce soir, c'est jour de fête car je finis le dernier sachet lyophilisé : couscous au poulet !
Demain, je termine mon périple sur piste sauvage alors je me couche assez tôt, encore bien fatigué !
Il est 6h lorsque je finis d'équiper le vélo et de dire au revoir à mes logeurs. Il fait beau et le soleil va être chaud !
Le paysage va se changer et me rappelle les montagnes autour de Grenoble avec ces collines et ces montées plus raides que d'accoutumée. Ces 40 derniers km seront agréables malgré la chaleur étouffante proche de 38°C. Déjà le panneau KONGOUSSI s'affiche dans la brousse et je dois rejoindre un poste télécentre pour prévenir le Président de l'assoc' : Dieudonné. Mais déjà se forme un attroupement de folie autour de mon vélo bizarre et je dois m'isoler pour arriver à écouter moninterlocuteur qui m'attendait. Le voilà qui arrive en moto Yamaha (serait-ce la fin des chinoises qui dominaient le Mali ?) et me devance pour rejoindre son humble demeure, faite de terre en banco. J'ai ma chambre toute prête qui m'attend et le temps de me laver, je pars sur sa moto direction, l'hôtel du Lac (de Bam) pour 65 cl de bière glacée offerte puis de la bière de mil, très locale. C'est suffisant pour me saoûler et je dois manger. Alors voyant quelques cochons égarés, encore en vie, il me propose d'en déguster grillé à point. Je ne me fais pas prier et nous repartons vers un four à bois sur lequel grille du cochon. Pour 5 francs, nous nous rassasions de cet excellent met assez rare en Afrique.
Le soir, il a prévu de tuer un jeune coq pour me souhaiter la bienvenue. En attendant, il veut réunir tous les parents des élèves scolarisés par l'association. Alors, c'est une tournée générale à chaque fois, mais je déroge à la bière de Mil qui me tourne la tête !
Une bonne sieste et je retrouve le match du Ghana contre nos amis germains.
Bonne nuit à tous
21 juin 2010
BURKINA FASO : Tout va mieux !!!!
La santé va mieux et le moral aussi ! J’ai changé de régime alimentaire (grâce au Burkina qui amène les tomates et la salade verte) et je suis devenu végétarien ! Sinon je suis au Burkina Faso où la vie me semble plus facile, sans doute que j’ai de l’argent et que je suis blanc. J’ai bouffé pas mal de piste en tôle ondulée pour arriver à Ouéguiya, petite ville moderne où je découvre les joies de l’hôtel plein pied pas cher et de la cuisine légère façon jack : salade verte de tomates concombre et oignon, yaourt local très bien conditionné et mangue à volonté. Que des fruits et légumes à peau que je nettoie de toutes façons. Mon estomac s’est constitué des anti-corps contre l’eau des puits et des forages (meilleur que les puits, qui récupèrent les eaux usées peu filtrées après les grosses pluies). Sinon, Biankass m’a permis de découvrir le village de Biadangara en minibus par la route/piste que j’avais fait en partie la veille en vélo. Tout ça pour trouver un site internet et donner des nouvelles rassurantes. J’ai aussi pu déguster un succulent steak frites et une salade de concombre dans une auberge magnifique de type Dogon
au bord de la rivière, où un arbre se dresse aux fruits assez curieux : des dizaines d’aigrettes blanches perchées au bout des branches, prenant leur envol de temps en temps.
Sur le chemin du retour en minibus (le même qu’à l’aller), nous nous remplissons jusqu’au toit qui n’en peu plus mais qui prend aussi bien des chèvres, que des humains et toutes sortes de matériels, y compris vélo et motos. C’est celui qui monte la pyramide le plus haut qui gagne un tonneau au moindre coup de vent. Les véhicules que j’ai croisé n’ont plus de direction assistée, ni de freins aux 4 roues et souvent en panne au bord des routes. Alors finalement avec mes 2 roues non motorisées, je m’en tire bien même sur la piste piégeuse de latérite rouge ou de sable assez dur, lorsque je décide de la quitter, étant trop tôle ondulée. Après cette journée de repos au pays Dogon, je reprends la route vers 6h pour profiter du climat assez doux jusqu’à 9/9h30. Après avoir quitté Ali de Biankass, j’ai 61 Km jusqu’à Koro, village frontalier. Je m’adapte à la piste toujours aussi physique et le goudron c’est du gâteau quand j’en ai ! Voilà Koro avant midi : c'est jour de marché ! Grand marché ! Pour sécuriser le vélo et ses bagages, je me rends à la Gendarmerie Nationale à qui je me présente en tant que militaire de l’Armée française. C’est mon ami Maréchal des Logis Chef et grand déconneur, Méga, chez qui j’ai passé qques jours, qui m’a dit de faire ainsi. Et en effet, le Commandant de la Gendarmerie m’autorise à laisser mes affaires à l’abri chez eux. Au marché, je fais quelques provisions pour la suite du voyage dans l’inconnu car je n’ai pas beaucoup d’infos vérifiables. Je me repose à l’ombre en regardant les matchs de la Coupe du monde car je crois que je n’en ai pas raté beaucoup de match vu que les TV sont dans la rue allumées par dizaine et tout le monde encourageait la France jusqu’à ce fameux match avec le Mexique. Même dans les villages les plus isolés et les plus pauvres, j’ai pu trouver une TV branchée sur la World Cup 2010 qu’aucun africain ne veut manquer (même les femmes s’y mettent). Je reprends la route vers 17h direction le poste frontière malien qui se passera super bien puis 25 km de piste difficile et une rencontre anodine avec un chameau kangourou, espèce en voie de disparition. Il y avait 2 chameaux échappés du lointain sahara puisque ce sont les premiers depuis la Mauritanie. L'un des 2 a du s'échapper car il avait les 2 pattes avant attachées qui l'entravait fortement mais ne l'a pas empêché de faire de grands bonds quand j'ai voulu m'approcher de lui (ou d'elle ?). Il aurait fallu filmer à ce moment car c'est la 1ère fois que je vois un chameau bondir ainsi sur la piste de terre rouge pour disparaître dans la brousse. Il est 19h et la nuit tombe lorsque je rejoins enfin le poste frontière burkinabé. Je demande asile et surtout l'hospitalité pour la nuit. Ils me donneront de l'eau pour me laver et je commence la nuit sur ma natte et mon matelas gonflable, après un bon repas de salade tomates et concombre + pain. Pas de TV mais le poste s'entend bien dans ce désert de silence. Je m'endors sur le match en cours pour être réveillé dans la nuit par un début de tempête. Heureusement, je me mets à l'abri dans la maison en dur avec mes 3 amis policiers. Mais il n'y aura pas de pluie, seulement une bonne tempête de vent !!!
A bientôt
18 juin 2010
2 jours de galère dans la brousse
On m'a dit que le Mali et le Burkina sont les pays les plus faciles d'après les autres toubabs, alors qu'est ce que ça va être la suite ?
Je suis à Bankass après 2 jours de galère dans la brousse et sur des pistes tantôt défoncées, tantôt ensablées, dont 1 jour de maladie à être couché sans manger, épuisé, perdu au fin fond de la brousse chez un Marabout et le lendemain, sous la pluie, avec mon vélo chargé comme un mulet à cause des 7 kg d'eau. Mais j'ai réussi à rallier une route plus roulante mais pas encore goudronnée et il me reste 1 journée pour passer la frontière mais je n'arrive pas à avoir de connaissances fiables du terrain.Je pars souvent au hasard avec des infos contradictoires.
Il reste le bus mais c'est assez risqué avec leur façon de conduire !
J'ai traversé 80 km de terres rouges, de sable et de trous béants. Je perds beaucoup d'eau et mes reins ne fonctionnent plus très bien. Je bois l'eau des puits mais je me suis fait piéger par une bactérie attrapée la veille et le soleil de ce jour m'a séché net sur la piste. La mécanique du vélo tient le coup mais les accessoires me lâchent les uns après les autres (désolé Tof mais j'ai pas pu visionné la vidéo) : je n'ai plus de klaxon (en panne depuis Nouakchott), la sonnette a cassé, le compteur est sectionné au niveau des fils et je suis souvent à réparer ces fils.
Je m'effondre donc après une trentaine de km dans cette savane, à Dialo. Un marabout va m'héberger mais je perds confiance dans la population car ces contrées isolées sont assez touristiques et les enfants réclament des kdos et de l'argent. Les comportements ont changé même chez les adultes.
A longueur de journée, de manière forte : Toubab, toubabou, il faut donner ! Donne argent ! Donne Kdo !
C'est usant après qques jours, la fatigue aidant !
Pendant ces 24 h, je vais me reposer sans manger, me vidant petit à petit, mal à la tête, envie de vomir et l'urine rouge qui est revenue en force !
Heureusement, la tempête de la nuit et la pluie qui a suivi m'ont permis de repartir vers 9h sur une piste devenue dure malgré le sable. J'avance assez vite et retrouve la pêche malgré un ventre presque vide.
J'ai emmené 1 orange et 1 mangue et un peu de riz avec moi + 7 L d'eau.
Il pleut fort lorsque je rejoins l'axe principal un peu goudronné mais finalement, encore de la piste type tôle ondulée durant 20 km.
Enfin Bankass et le pays Dogon !
Je me dirige pour la 1ère fois vers un hôtel : Les Arbres, qui semble ouvert. Mais il a été transformé en bureau de travail pour la société qui goudronne le grand axe jusqu'à la frontière avec le Burkina Faso.
Et n'en pouvant plus, j'insiste pour dormir mais le propriétaire Ali me l'interdit. Alors, je lui demande de m'inviter car je n'en peux plus de fatigue et des enfants dehors qui m'entourent depuis l'entrée du village.
Ils me stressent !
Ali est très connu dans le village et assez aisé. Il m'invite chez lui à manger et à dormir.
Et je l'en remercie énormément.
A bientôt au Burkina Faso
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